« L’espoir des deux juges est que Lahoud et Villepin commencent à balancer Chirac… » Voilà comment l’un des principaux protagonistes de l’affaire Clearstream imagine la suite des évènements pour ce vaste scandale. En public, Villepin paraît pourtant s’en prendre davantage à Sarkozy qu’au Chi. Une certitude, en mettant la pression sur Villepin, les juges d’Huy et Pons – « Zig et Puce » – en charge du dossier, pensent incontestablement à mettre en cause Chirac. Dès la fin juillet, l’ancien Premier ministre avait interdiction, en raison de son contrôle judiciaire, de rencontrer l’ex Président… Et les dépositions de Jean-Louis Gergorin, et la semaine dernière du général Rondot, ont clairement pointé du doigt le rôle du chef de l’État.
Zig et Puce ont très mal vécu au printemps dernier le refus de Jacquot de se rendre à leur convocation… À l’époque, Gergorin et Rondot n’avaient pas encore « balancé » l’Ex. Le dossier était quasiment vide quant au rôle exact joué par Chirac dans la carambouille des faux-listings. Ce n’est plus le cas. Autre signe qui ne trompe guère, les deux magistrats fouinent toujours du côté du Levant et du compte japonais de Chirac. Découvert, comme l’a révélé le général Rondot, par la DGSE, ce bas de laine présidentiel a sonné le glas de la carrière des espions trop curieux. Le nom de deux de ces mécréants figurent comme par hasard sur les faux-listings Clearstream… Les flics financiers de Nanterre, qui partiront en octobre enquêter à Tahiti sur les frasques de Gaston Flosse, pourraient en apprendre un peu plus sur l’origine des fonds du fameux compte. Des notes du bon général Rondot indiquent clairement que Flosse, pour l’essentiel veillait aux fins de mois difficiles de Jacques Chirac.
Est-ce un hasard si, fin juillet, Sarkozy a adressé un coup de fil furibard à Gastounet, en s’inquiétant de l’utilisation des comptes publics de Tahiti ?